Pourquoi le biathlon, pourquoi Clément ?

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Choisir le biathlon pour parler de management s’est imposé comme une évidence. Discipline d’alternance maîtrisée — intensité sur les skis, calme au tir — elle met en scène le même défi que vivent nos managers : tenir la vitesse, puis savoir la faire redescendre pour décider juste.

Clément Jacquelin incarne ce double temps. Ancien biathlète et fondateur d’Athletics 3D, entreprise spécialisée dans l’ergonomie de produit dans le sport et l’industrie, il a vécu de l’intérieur la bascule entre état A (le rush physique, la course) et état B (le tir, la lucidité), avec ce principe simple et exigeant : plus la pression monte, plus on simplifie pour rester efficace.

Depuis, Clément applique au sein de son entreprise Athletics 3D : une performance durable qui marie vitesse d’exécution et qualité de décision.


Le biathlon : allier vitesse et efficacité pour une performance durable

Imaginons la scène. Le départ d’une épreuve de Coupe du Monde de biathlon. Le Sprint : 10 km pour les hommes, 7,5 km pour les femmes, entrecoupés de deux passages au tir.
Je sais qu’au regard de mon niveau et des conditions de course, la victoire se jouera autour de 24 minutes. Et surtout, je sais qu’à ce niveau, chaque seconde compte : le podium se décide parfois en moins de dix secondes. Cette année encore, le suspense est total — d’autant plus que les frères Boe, longtemps ultra-dominateurs, ont pris leur retraite.

Alors, quelle stratégie adopter ?
Mes points forts seront-ils ma vitesse de déplacement ascensionnelle en ski ? Mes relances ? Mon finish ? Ma précision au tir ? Ou encore ma rapidité d’exécution au pas de tir ?

Chaque course impose une stratégie différente, dictée par les conditions du jour et les enjeux. Mais même si chaque athlète a sa propre manière de construire sa performance, concentrons-nous ici sur une approche dite “généraliste” : celle d’un biathlète en pleine confiance, au niveau Coupe du Monde.


Vitesse de ski vs qualité de tir

Plus je pousse fort sur mes bâtons et mes skis, plus ma vitesse augmente. Et mécaniquement, plus mon rythme cardiaque s’emballe, plus la fatigue musculaire s’installe.
L’enjeu est alors de maintenir une vitesse de ski élevée tout en préparant mentalement l’arrivée sur le pas de tir. Il faut anticiper cette transition : faire redescendre le rythme cardiaque et retrouver la lucidité nécessaire pour tirer « comme au calme ».

C’est ce que nous appelons : passer de l’état A à l’état B.

  • L’état A, c’est le ski, la vitesse, les sensations physiques, la performance globale sur la piste.
  • L’état B, c’est l’entrée dans “le schéma tir” : un retour à un état de calme, de maîtrise, de pleine conscience. C’est le moment où l’athlète doit tout donner pour toucher les 5 cibles et « sortir avec le plein ».

L’état B : la “zone”

En apparence, le tir est simple. Aligner, presser doucement la détente, et la balle fait le reste.
Mais entre la théorie et la réalité, il y a… nous-mêmes. Notre esprit.

Sur le pas de tir, mille pensées s’invitent :

  • le vent,
  • les vibrations du canon liées à la fatigue,
  • les battements du cœur,
  • le bruit du public et du speaker,
  • les consignes de l’entraîneur,
  • les objectifs que l’on s’est soi-même fixés.

Et pourtant, au moment de vérité, il faut… oublier. Ou plutôt, faire confiance à son corps.

On dit souvent : “plus la pression est forte, plus il faut simplifier”.
À l’entraînement, on teste, on analyse, on décortique.
Mais en course, on doit laisser le relais au corps. C’est lui qui agit. C’est lui qui sait.

C’est l’image de l’entonnoir inversé :

  • Moins il y a de pression extérieure, plus j’ai de place pour penser.
  • Plus la pression monte, plus je dois simplifier ma pensée — parfois jusqu’à un seul point d’ancrage.

Cela peut être le souffle, ou une sensation clé qui conditionne tout le reste : Quelle émotion me traverse et donc quelle stratégie je mets en place ? « Pense juste à bien aligner tes éléments de visée », etc. Ce “rituel” devient alors un ancrage mental. Un geste, une question, une respiration qui recentre tout.

Mais cette capacité à lâcher prise, à faire confiance à son travail et à soi-même, demande une immense confiance.

Je me souviendrai toujours d’un échange avec Emilien Jacquelin, après son deuxième titre de Champion du Monde de Poursuite.
Il m’avait dit :

“J’étais tellement stressé à l’idée de défendre le maillot jaune que j’ai eu besoin de me dire : c’est trop, je lâche prise. J’accepte ce qui arrivera. Je vais tirer quand je serai dans la cible. Si elle tombe, c’est qu’elle devait tomber. Si elle ne tombe pas, c’est qu’elle ne devait pas tomber.

Ce lâcher-prise-là, ce moment où l’on cesse de lutter contre soi-même pour laisser parler tout le travail accumulé, c’est la “zone”.
Le moment où on lâche le résultat, mais où on s’ancre dans l’instant.
Où l’on accepte ses forces, ses failles et le verdict du sport.

C’est ça, la beauté du biathlon.
Une discipline où la performance n’est pas seulement une question de physique ou de technique…
Mais une rencontre intime entre le corps, l’esprit et la confiance.


⚖️ Conclusion — Action & prise de recul : le duo gagnant

En sport comme en entreprise, la performance durable naît de la complémentarité entre l’action emballée (état A) et la prise de recul structurée (état B). Savoir accélérer, savoir ralentir ; se préparer en amont et décider au bon tempo. Deux états d’esprit différents, un même cap : viser juste, la performance durable.

Athletics 3D a fait de l’ergonomie son activité. Dans le sport, l’entreprise est aux côtés des plus grands athlètes internationaux et fédérations sportives, valides et handisport, dans la personnalisation de leur matériel sportif. Dans l’industrie, l’entreprise possède trois rayons d’action : le développement de matériel ergonomique pour les salariés soumis aux TMS en entreprise, la formation d’équipes d’ingénieurs et de techniciens aux outils de fabrication additive, et la sous-traitance de produits.


Clément Jacquelin
Athletics 3D

Clément Jacquelin : J’ai vécu ma carrière de biathlète de haut niveau puis ma formation d’ingénieur comme une exploration intérieure. Je souhaitais être en mesure de trouver mon équilibre entre mon désir de me faire confiance à travers le sport et les résultats qui en suivaient, et également mon souhait d’avoir un rôle dans notre société pour le bien commun. 

Je dis souvent que le haut niveau n’est pas réservé qu’au sport, il est accessible à tous et pour tous, et dans l’industrie également. De plus, le haut niveau n’est pas qu’un résultat, c’est avant tout un processus dont il permet, avec Athletics 3D, l’individualisation rapide et sur site du matériel (sportif et professionnel) dans nos entreprises afin d’accompagner le bien-être de l’utilisateur final (athlète ou salarié), dans ses objectifs de performance durable.

Marc VILCOT
Com-Hom

Marc Vilcot : J’ai vécu 17 années enrichissantes de vente et management dans l’industrie. De formation technique (Grenoble INP 89), mes préférences créatives et relationnelles m’ont vite orienté vers des activités commerciales et marketing : directeur commercial (1997-2007). En 2008, je me suis investi dans la formation et l’accompagnement, poursuivant ainsi, dans des contextes variés, le développement de la performance par « le travailler ensemble ».

Je trouve en Com-Hom : confrontation de nos approches, évolution permanente de nos pratiques, laboratoire d’idées, confiance.

Copyright 
Les textes sont la propriété de Com-Hom
Crédit photographique : Com-Hom, Athletics 3D